La France en Europe et dans le monde
Affaires étrangères
La France doit promouvoir une politique étrangère dynamique et sereine qui s’appuiera sur la vision d’une Europe solidaire, c’est-à-dire :
Organiser un grand sommet Union Européenne – BRICS (Brésil-Russie-Inde-Chine-Afrique du Sud) qui formalisera une nouvelle alliance entre l’Europe et les pays émergents dont le socle sera la sortie des populations de la pauvreté ;
Engager une nouvelle pratique diplomatique qui rompe avec l'opacité des réseaux parallèles et qui se fonde sur une nouvelle légitimité en renforçant le contrôle du Parlement ; Proposer une profonde réforme de l’Organisation Mondiale du Commerce pour intégrer les exigences sociales et environnementales ; Proposer le renforcement de la voix des pays en voie de développement dans la gouvernance mondiale en élargissant le Conseil de Sécurité des Nations Unies et en poursuivant la réforme des droits de vote au FMI et à la Banque Mondiale ; Proposer d’instituer un « crime contre la paix et la sécurité internationale » sanctionné par la Cour Pénale Internationale englobant notamment les actes de prolifération, de terrorisme et de piraterie ; créer une Agence Mondiale de l’Environnement ; Inscrire dans un accord multilatéral de coopération contre l’évasion fiscale et le blanchiment les principes du G20 et du G8 en la matière ;
Promouvoir les relations économiques mondiales sur le fondement de deux principes : le nécessaire équilibre Nord-Sud et la recherche d’une véritable réciprocité ;
Europe
L'Europe est aujourd'hui à un tournant de son histoire. Ou elle retrouvera son inspiration initiale de volonté et de solidarité, ou elle perdra sa singularité, je pourrais dire son âme. Le rêve européen n'est pas mort mais il faut le ranimer. Il y a urgence. Je veux porter devant les Français les principes d’un nouvel élan européen, qui sera le leur, comme citoyens, une Europe accessible, compréhensible, mobilisatrice de nos énergies nationales et reconnue comme une zone de solidarité.
Soutenir que l'Europe a besoin d'indépendance stratégique et lui donner une stratégie industrielle (politiques de recherche dans des grands programmes définis ensemble : bio technologies, nano technologies, programmes dans le domaine des énergies renouvelables, de l'astrophysique fondamentale, dans le domaine des matériaux, des sources d'énergie nouvelles et renouvelable) ; Proposer que 10% du budget européen puisse être fléché vers des fonds liés à cette priorité ; Encourager l’émission d’emprunts à cet effet (project bonds) ;
Orienter la politique énergétique européenne vers une politique de lutte contre le rejet de gaz à effet de serre, pensée et voulue en commun, même si chaque Etat garde la maîtrise de ses grands choix ;
Faire respecter le pluralisme au sein de l'Europe et l'égale dignité de tous. Défendre et remettre en vigueur la méthode communautaire, comme une coopérative où l’on fait les choses ensemble, avec une Commission de plein exercice en charge de la défense de l’intérêt général européen ;
Construire une vraie politique étrangère européenne qui fasse avancer nos valeurs ; Promouvoir une harmonisation du droit des étrangers et du droit d'asile et créer un corps européen de garde-frontières ;
Préparer une action efficace d'aide au développement des pays les plus pauvres de la planète - ceci doit être une grande tâche européenne - qui va imposer un changement de conception du commerce international ;
Renforcer aux yeux des gouvernements nationaux et aux yeux des citoyens européens eux-mêmes l'importance, la légitimité des débats du Parlement européen. Il faut que le Parlement européen fasse connaître à l'opinion publique son agenda largement à l'avance ;
Reconnaître la zone Euro, par nature, comme une zone de solidarité et permettre à la Banque centrale européenne (BCE) d’intervenir, directement ou par un organisme interposé, lorsque les Etats ont besoin de refinancer leur dette, avec des contreparties de remise en ordre de leurs finances ; Favoriser l’émergence d’une Agence de notation européenne et la création d’un régulateur financier européen unique ; Permettre à la Cour des comptes européenne de vérifier la véracité des chiffres des comptes publics fournis par les Etats-membres, par l’intermédiaire d’Eurostat ; Mettre en place une Commission parlementaire de la zone euro composée de parlementaires nationaux et de députés européens ; Mobiliser davantage l’épargne des Européens et remettre en cause les normes comptables court-termistes pour valoriser les investissements européens à long terme.
Bâtir une politique commune de la défense en Europe, pour que nous soyons capables de nous défendre ensemble ;
Retrouver une relation franco-allemande équilibrée, où la vision des deux pays est exprimée clairement aux yeux de tous, et ne se présente jamais comme dominatrice ;
Elire un président de l'Union européenne au suffrage universel qui incarne, face aux intérêts nationaux, l’intérêt supérieur de l’Union. Il coordonnera le Conseil et aura autorité sur la Commission. S'il est besoin d'une transition, il peut être élu par un Congrès des parlements de l'Europe représentant à parts égales les parlements nationaux et le parlement européen ;
Aide au développement
L'aide internationale au développement est une nécessité, elle ne doit pas être restreinte malgré la crise financière que nous traversons. La France doit prendre toute sa part. Sur la méthode, il convient aussi de corriger les formes que l'APD a prises depuis quelques années.
Tout faire d’ici la fin de la mandature pour respecter l’engagement qui a été pris par la France envers la communauté internationale, de consacrer à l'aide publique au développement 0,7 % de son PIB ;
Faire de la taxe sur les transactions financières un véritable instrument de dégonflement de la bulle spéculative qui grève notre économie. Affecter 10% des revenus de la taxe sur les transactions financières au développement, afin de venir à bout des plaies qui menacent la stabilité du monde, telle que la faim, l’illettrisme de masse, les pandémies et le dérèglement climatique ; Stabiliser cette ressource pour la planète, en la constituant comme financement extrabudgétaire pré-affecté à un organisme international chargé de centraliser les flux émanant des différents pays, tel UNITAID, et ainsi les redistribuer aux différents pays et causes bénéficiaires ;
Défense
En matière de Sécurité la France doit maintenir intacte la capacité de sa Défense nationale, c’est-à-dire :
Respecter ses engagements vis-à-vis de ses alliés et promouvoir ardemment une politique de Défense européenne ; Maintenir une capacité de projection de ses forces et une capacité de renseignement autonome ;
Soutenir notre industrie de défense pour qu’elle soit non seulement le pivot de notre politique de Défense mais aussi de notre politique Industrielle;
Approfondir la réflexion stratégique, préciser le cadre stratégique puis faire adopter par le parlement une nouvelle loi de programmation militaire et la mettre en œuvre sans reniements et sans à-coups ;
Retisser le lien Armée-Nation, notamment en soulignant le rôle des Armées dans la promotion sociale aussi bien que dans la sécurité civile en cas de crise et en nouant un dialogue constructif avec les anciens combattants et les associations patriotiques; Maintenir la gestion des ressources humaines de la Gendarmerie dans le périmètre du ministère de la Défense;
Refuser que la Défense soit considérée comme la « variable d’ajustement » budgétaire ; L’effort qui lui sera demandé sera le même que celui qui sera imposé aux autres administrations publiques du pays ;
Maintenir le rang de la France en matière de défense nucléaire. Sa force de dissuasion nucléaire restera crédible et indépendante avec ses deux composantes de forces ;
Tweet |